Quelques homélies du père Philippe

  25ème dimanche TO-A - 2020 Messe de rentrée des Paroisses Sanctus et Ste Mère Teresa en Viennois Voilà encore un texte qui nous fait sortir de la logique naturelle et humaine du mérite !  Nous ne sommes pas une religion du mérite, mais de la grâce !  Une grâce qui est un don en même temps qu’un appel !  Une grâce déjà donnée et encore à accueillir. Une oeuvre déjà réalisée et qui pourtant nous demande de participer.  Décidément le Royaume de Dieu dépasse nos conceptions humaines. Il est à recevoir plus qu'à construire par nos propres forces ou idées les belles et les plus humanistes ! L’Eglise n’est pas une ONG qui poursuit un programme bien établie mais le peuple de Dieu sauvé par grâce et qui se met et remet à l’écoute de la Parole de Dieu avec l’aide de l’Esprit Saint.  La Parabole de ce jour nous fait entendre deux bonnes nouvelles qui concernent la vie du Royaume de Dieu :  La première est que le maître de ce domaine ne cesse d’appeler et d’embaucher pour sa vigne !  La vign

 24ème dimanche du TOA - 2020 Pourquoi Jésus raconte cette parabole du Royaume qui se termine si mal ? Pourquoi le résultat de cette parabole semble être un échec ? Je crois qu’elle est le résultat d’une conception erronée de Dieu.  Ce que je veux dire par là, c’est que Jésus utilise la logique humaine pour la pousser à bout. Pour nous montrer où nous conduit la logique comptable.  Rassurez-vous, je n’ai rien contre les comptables ils sont précieux pour la gestion de nos biens. Mais la relation avec Dieu qui reste sur une logique comptable, conduit à l’enfermement, elle est sans issue.  Jésus met donc en scène la logique comptable qui est la nôtre. En fait qui est tout naturellement l’attitude des hommes dans leur relation avec une divinité et par conséquent avec les autres.  Cette logique est basée sur une relation quasi commerciale, ou bien du mérite… La question de Pierre à Jésus est sur le nombre de fois où il doit pardonner à son frère.  Et Jésus utilise une parabole pour dire com

Dieu nous aime tant qu’il veut nous associer à sa vie ! Nous la partager ! Il est le Dieu qui demeure avec nous et en nous à chaque instant.  Parce qu’il n’est qu’amour, sa fidélité est inaltérable ! Cette fidélité se dit à travers l'alliance tissée avec son peuple et le don de sa Parole qui est nourriture pour le coeur !  Elle est dite de manière pleine et définitive en Jésus son Fils, le "Verbe de Dieu" fait chair qui donne sa vie.  Pour signifier cela Jésus dit à ses disciples à la veille de sa mort et en partageant le pain et le vin : “Prenez, voici mon corps livré pour vous, prenez voici mon sang versé pour vous !”  Cela annonçait son sacrifice par amour. Le don de sa vie sur la croix ! Il leur dit aussi : “Faites cela en mémoire de moi !"  Faire mémoire de lui, de son sacrifice, ce n’est pas simplement ce souvenir ! L’Eucharistie est surtout l’actualisation d’un évènement passé qui se redit encore maintenant comme à la veille de sa mort !  Nous somm

Je suis sûr qu’il vous est déjà arrivé un jour ou l’autre,  de devoir accomplir une tâche, un service ou un travail qui d’habitude vous semblait fastidieux ou que vous n’aimiez guère,  et qui ce jour là ne vous a rien coûté,  voir même vous a procuré une certaine joie !  Par exemple : je me souviens comme aumônier scout, avoir vu de jeunes louveteaux ou jeunes guides, se mettre à faire la vaisselle, dans des conditions plus que précaires, en chantant joyeusement ! Alors que cela aurait été une corvée de plus imposée par maman à la maison !  L’acte est le même ! Les conditions matérielles peuvent être bien pires qu’à la maison, pourtant la légèreté et la joie sont là !  La solution est donc à chercher du côté d’une disposition intérieure !  On pourrait penser aussi à ces parents qui accomplissent des journées de travail harassantes et qui le soir prennent le temps d’écouter leurs enfants, de jouer avec eux, de les aider à faire leur devoir, de leur raconter l’hist

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a une similitude entre la fin de la deuxième lecture et la fin de l’Evangile de ce jour. D’un coté nous lisons : “vous allez obtenir le salut des âmes qui est l'aboutissement de votre foi” et de l’autre : “pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.” La foi n’est donc pas le but ! C’est le moyen d’ouvrir notre vie à l’accueil du Salut ! Et le Salut : c’est la vie de Dieu offerte à ceux, qu’il a voulu sauver de la mort. C’est la liberté des fils de Dieu à laquelle nous conduit la foi ! La foi n’est donc pas tant de savoir si je suis d’accord avec telle ou telle option religieuse ou même philosophique ! Elle n’est pas non plus de devoir admettre ce qui est démontré ! Vouloir croire que ce que l’on voit comme St Thomas, ce n’est plus la foi ! Bien plus, c’est exclure de notre vie toute possibilité à faire confiance, à aimer, à espérer, à pardonner, tout cel

Vigile Pascale 2020 - En confinement.  Frères et Soeurs,  j’imagine bien les Stes femmes trépigner d’impatience dans l’attente de pouvoir enfin se rendre au tombeau ! Le corps de Jésus descendu de la croix, fut déposé dans un sépulcre juste avant le repos du Sabbat. Ce jour-là, il n’était donc pas permis pour elles de sortir pour venir se recueillir et prier auprès de celui qu’elles avaient aimé et accompagné. Elles attendirent les lueur du jour suivant pour se rendre en toute hâte auprès de leur ami et Seigneur. Nous connaissons bien ces textes que nous recevons chaque année dans les premiers jours du temps pascal.  Cette année, ces versets peuvent raisonner plus fortement pour nous alors que nous ne pouvons pas sortir pour nous rassembler et chanter ensemble la joie de la résurrection.  C’est la Parole de Dieu qui vient nous visiter là où nous sommes. Elle nous dit la présence du Christ Vivant et nous appelle à la foi et à l’espérance.  Vous avez peut-être noté que par tr

Chers Frères et Soeurs,  La veille de sa mort, Jésus a célébré une dernière fois la Pâques juive avec ses disciples.  Au cour du repas pascal, il vient donner un sens nouveau au pain et à la coupe partagés entre tous. Ce pain et ce vin ne seront plus simplement la mémoire de la délivrance du peuple d’Israël de l’esclavage d'Égypte mais signifieront son corps et son sang offert pour nous rendre libre du péché, de la mort, et nous associer aux membres vivants de son corps.  St Jean ne raconte pas le récit de l’institution de l'eucharistie. Il développe ce thème dans le chapitre 6 que l’on nomme le discours du “pain de vie” ! Il vient donner le sens de ce que le Christ va vivre dans sa mort et sa résurrection et qui est aussi le sens de l'eucharistie : la mémoire de son sacrifice par amour et pour le salut des pécheurs.  St Jean nous fait contempler le récit du lavement des pieds.  Dans celui-ci nous voyons Jésus qui renverse une fois de plus nos conceptions humain

Le Christ est la lumière qui vient éclairer l’obscurité de nos vies.  Nous le confesserons à Pâques en renouvelant la foi de notre baptême.  Les catéchumènes vivent ces jours que l’on appelle : le temps de la purification et de l’illumination.  Avec eux tournons nos regards vers le Christ : la vraie lumière venue en ce monde.  En ce dimanche, le récit de l’aveugle né ne se contente pas de nous décrire la guérison d’un aveugle. Il veut nous faire contempler celui qui est venu en ce monde pour ouvrir nos yeux à la lumière d’en haut !  Quand nous sommes nés, nos yeux se sont ouverts sur la lumière de ce monde.  Jésus ouvre nos yeux, et nous fait ainsi naître à la vie des fils de Dieu.  Ce récit de St Jean tourne vite en procès. Certains enquêtent, cherchent un coupable, se disputent sur son identité, jugent tous ceux qu’ils croisent, accusent et condamnent ... Ainsi ceux qui ne savent pas se reconnaître pécheurs, non seulement n'accueillent pas le médecin de