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4ème dimanche de Carême A - Confinement



Le Christ est la lumière qui vient éclairer l’obscurité de nos vies. 
Nous le confesserons à Pâques en renouvelant la foi de notre baptême. 
Les catéchumènes vivent ces jours que l’on appelle : le temps de la purification et de l’illumination. 
Avec eux tournons nos regards vers le Christ : la vraie lumière venue en ce monde. 

En ce dimanche, le récit de l’aveugle né ne se contente pas de nous décrire la guérison d’un aveugle. Il veut nous faire contempler celui qui est venu en ce monde pour ouvrir nos yeux à la lumière d’en haut ! 
Quand nous sommes nés, nos yeux se sont ouverts sur la lumière de ce monde. 
Jésus ouvre nos yeux, et nous fait ainsi naître à la vie des fils de Dieu. 

Ce récit de St Jean tourne vite en procès. Certains enquêtent, cherchent un coupable, se disputent sur son identité, jugent tous ceux qu’ils croisent, accusent et condamnent ... Ainsi ceux qui ne savent pas se reconnaître pécheurs, non seulement n'accueillent pas le médecin de leur âme, mais prennent sa place en devenant des juges ! 

Le seul capable de juger avec justice, c’est Dieu. Il connaît vraiment toute chose, notre vie lui appartient, nous devrons lui rendre compte de nos actes.

Alors comment faire ce qui est juste, sans entrer dans le jugement ? Comment ne pas nous compromettre à rendre justice nous même et à chercher à nous justifier en jugeant nos frères ? 

Jésus nous donne le chemin pour sortir de cette impasse :
Reconnaître que nous avons besoin de lui !
Accepter de nous laisser juger par lui, pour que son action nous guérisse entièrement !
Et tout cela en renonçant à juger entre les justes et les pécheurs et même en renonçant à nous juger nous-même !

La dernière phrase du personnage principal du livre :  “Journal d’un curé de campagne” de Georges Bernanos est très parlante : “Il n'est pas difficile de se haïr ; mais la grâce des grâces est de s'aimer soi-même humblement comme n'importe quel membre du Corps souffrant du Christ."

Le jugement opéré par Dieu, c’est l’action de son amour, de sa miséricorde !
Nous comprenons mieux ce jugement réalisé par le Christ avec St Jean. Pour lui, c’est tout simplement : une mise en lumière ! 
Dieu est lumière. Il vient rejoindre notre vie et nous révèle qu'il est là, au lieu même de nos ténèbres. 
Il vient nous visiter par sa présence réelle en nos vies. 

Déjà le verset du psaume 138 l’exprime si bien : “La ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière !”

A ceux qui l’accusent ce jour là, Jésus répond : “Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles !” On pourrait traduire : que ceux qui prétendent voir par eux même deviennent aveugles ! 

Vous sentez bien que l’on ne parle pas ici d’un handicap physique qu’il faut bien sûr chercher à soigner ! 
Mais d’une guérison intérieur ! Cette guérison que seul Dieu est capable de donner et qui nous sort des ténèbres du péché et du jugement, bref de tout ce qui nous enferme pour nous ouvrir à son regard, à la liberté des fils de Dieu. 
Ainsi nos yeux s’ouvrent à sa lumière quand nous entrons dans le regard de la foi ! 
Bien des situations peuvent être traversées avec les yeux de la foi !

Que veut dire regarder notre vie, notre monde, les situations que nous traversons avec la lumière de la foi ? 
Ce n’est pas minimiser la gravité ou les difficultés de notre vie, 
mais c’est entrer dans cette confiance qui témoignent déjà de l'espérance et de la joie de Pâques. 
Nous vivons déjà dans la foi, du fruit de Pâques. Ce fruit c’est que les ténèbres ne tiennent pas devant celui qui est la lumière du monde ! La mort n’aura pas le dernier mot ! Le péché est englouti par la lumière de son amour, de sa miséricorde, donnée gratuitement à ceux qui acceptent humblement de l’accueillir, de la recevoir !

Rappelez-vous ce que Jésus dit à Nicodème au chapitre 3 de St Jean : “ le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises".

En cette période si particulière que nous traversons ensemble, recevons cette bonne nouvelle du Christ, lumière, qui dissipe l'obscurité des ténèbres de ce monde !

Avec confiance, convertissons-nous pour rejeter les activités des ténèbres qui nous font vivre comme si Christ n’existait pas. 
Tournons nos yeux vers Jésus notre Sauveur, lui que nous avons chanté comme “le Bon Berger” !  

Osons lui dire avec confiance, comme cet homme guéri : “Je crois Seigneur !”
Amen.


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