En écoutant les textes de la liturgie de ce jour,
nous pourrions penser que nous sommes déjà en temps de Carême !
Qu’est-ce que l’année passe vite …!
En cette nouvelle rentrée scolaire et pastorale, nous écoutons la Parole qui nous appelle à la conversion !
De quoi nous rappeler en ce jour où nous vivons un temps de Grande Assemblée, pour exprimer notre communion dans la diversité, que c’est le Seigneur qui est à l’initiative de notre Salut !
“Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu c’est Dieu qui nous a aimé le 1er.” Nous dit une lettre de St Jean.
Si nous essayons de répondre à Dieu, c’est bien parce que nous avons bénéficié de sa grâce. St Paul nous le dit sans la lettre à Timothé en ce jour : “la grâce de Dieu a été encore plus abondante, avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus”
L’Eglise est une assemblée de pécheurs, comme nous le rappelle souvent le pape François pour que nous ne tombions pas dans l’hérésie d’une Église de purs !
C’est l’Eglise du Christ. Il est venu appeler les pécheurs pour leur offrir le don de sa miséricorde qui est la manifestation la plus haute de son amour !
Le livre de l’Exode présente une sorte de négociation musclée entre Moïse et le Seigneur. Par là, nous pouvons recevoir en réponse que le Seigneur ne se décourage jamais de son peuple et il est en attente de sa réponse, de son amour, de sa fidélité !
Il aurait bien des raisons de le laisser tomber et de le livrer en pâtures aux ennemis.
Et il nous arrive d’avoir ce regard, quand nous jugeons les autres, quand nous les condamnons ou que nous nous décourageons de nous-même ou de nos frères. Notre regard sur l'existence, sur le monde, sur la société, et même sur l'Église devient alors pessimiste et nous sommes tentés de choisir le découragement ou la condamnation : L’homme est mauvais il ne mérite pas de vivre.
L’intercession de Moïse nous donne de recevoir la parole des prophètes, comme Parole de Dieu, qui rappelle l’alliance, et le désir premier de Dieu : que l’homme est la vie en abondance. Cette Parole est dite jusqu’en Jésus, le Verbe de Dieu, venu nous sauver du mal, du péché et de la mort pour orienter nos pas vers la vie. Et notre place est d’être du côté de l’Espérance offerte sur la croix et annoncé dans le mystère de la résurrection. C’est ce que nous proclamons et célébrons chaque dimanche pour rendre grâce à Dieu et accueillir le bénéfice de ce don.
Oui nous sommes bénéficiaires du Salut. Celui-ci n’est pas obtenu par nos capacités humaines, intellectuelles, spirituelles, ni par notre statut social ou nos bonnes oeuvres, mais par Celui qui est venu se faire homme parmi les hommes pour nous chercher et nous faire entrer dans la joie du Royaume !
Acceptons donc, d’être recherché par Dieu comme la pièce de monnaie ou la brebis perdue. Acceptons d’être aimé sans mérite !
Acceptons d’être trouvé par le tout Puissant qui descend dans notre misère pour nous revêtir de sa dignité.
Notre joie naît de cette rencontre !
Et la joie de notre témoignage naît de cette relation particulière que nous pouvons tous accueillir dans la foi en nous laissant rejoindre par Jésus, en choisissant de nous laisser saisir par lui.
Connaissez vous notre vision paroissiale ?
Une vision n’est pas une description de la paroisse. Elle est ce vers quoi nous voulons tendre. Elle est ce qui guide notre chemin. Elle est ce qui donne priorité et audace à nos projets pour avancer ensemble dans la foi en disciples-missionnaires.
Conscient que nous avons tout reçu de la bonté et de la miséricorde de notre Dieu, nous disons que “notre Paroisse est une famille accueillante et unie dans l’Esprit Saint” !
En disant cela nous regardons notre vocation ecclésiale comme une famille, où chacun à sa place et où l’on s’aide à grandir tout en prenant soin des plus fragiles.
Cela nous rappelle aussi l’appel du Christ à nous aimer sincèrement comme des frères. “C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples”, dit le Seigneur à ses disciples.
L’unité que nous cherchons nous la recevons du Christ par le don l’Esprit Saint qui fait de nous son corps.
Notre paroisse est donc une portion de l’Eglise diocésaine, appelé à vivre la communion dans l’amour.
En disant cela nous entendons aussi immédiatement l’exigence de l’amour et l’appel à la conversion pour que notre communion vienne vraiment du Christ et non pas d’une uniformité de sentiment, de style, de milieu social, d’idée, de sensibilité politique ou spirituelle.
Nous avons sans doute encore à faire des progrès pour mieux nous accueillir, nous écouter, pour reconnaître l'autre comme un frère et pour sortir du jugement et des paroles médisantes les uns sur les autres. Le pape conseille concrètement de se mordre la langue pour ne pas tomber dans le péché de la médisance !
Mais peut-être pourrions prendre l’habitude aussi de demander au Seigneur de bénir celui ou celle que nous sommes tenté de rabaisser.
La suite de notre vision pastorale, c’est que “chacun se ressource et progresse dans sa vie en disciples de Jésus.”
Cela nous rappelle que l’Eglise est une assemblée d’hommes et de femmes divers, qui sont uniques aux yeux de Dieu et appelés chacun pour sa part, à répondre au Christ qui vient le chercher pour lui dire et redire : “Viens suis-moi !”
Dans notre réponse au Christ, nous trouvons des étapes qui fortifient notre foi et notre relation avec Dieu. On appelle cela les sacrements. Le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie nous initient à la vie des disciples du Christ et des missionnaires de son amour et de sa miséricorde. Rappelons-nous que par là, nous redisons à Dieu que nous voulons compter sur lui et que nous sommes disponibles au souffle de l’Esprit St pour marcher sur le chemin de la Sainteté et être déjà citoyens du Royaume des Cieux.
Il y a bien des moyens concrets pour vivre aussi cela. Particulièrement l’écoute de la Parole de Dieu, ensemble, en fraternités, pour que ce soit le Christ qui nous forme et nous guide plus que nos idées sur lui. Ces équipes de fraternités sont le maillage de notre communauté. La messe du dimanche nous rassemble et exprime notre communion mais elle ne suffit pas ! Les équipes de fraternité qui régulièrement se rassemble pour prier, écouter la Parole de Dieu, se soutenir, s’encourager et vivre en frère sont nécessaires à la vie de la communauté. Je suis témoin de ce que cela produit de bon dans le coeur et la vie de ceux qui ont osé faire le pas de constituer une fraternité. On les invitera d’ailleurs à témoigner dans l’année à la suite d’une grande assemblée, mais je tiens dès à présent à vous inviter encore à constituer de nombreuses fraternités qui fortifieront notre paroisse.
Enfin nous disons aussi dans notre vision que “ceux qui nous rencontre font l'expérience d'être aimés du Père”.
Voici l’élément qui nous convoque à la mission.
L'Église est par nature missionnaire. Et elle n’a pas d’autre projet que l’annonce de la Bonne Nouvelle et ainsi de faire en sorte que beaucoup puisse se laisser rejoindre par le Christ et entrer dans la joie du Royaume dont nous parle l’Evangile !
Nous pressentons bien là encore l’exigence de cet appel. Car il nous demande de vivre authentiquement notre foi et d’aller au delà de nos peurs. Il nous demande de vivre en chrétien et cela ne veut pas dire que l’on est chargé d’entretenir un petit club religieux, philosophique, ou solidaire. Mais notre mission est de vivre aujourd’hui, au quotidien, le commandement de l’amour ! Si nous avons reçu la foi, la grâce du baptême, ce n’est pas tant pour adhérer à une religion que pour accueillir le Salut, l’amour de Dieu qui nous sauve et nous convoque à aimer comme lui.
“S’il me manque la charité je ne suis rien”, dit St Paul aux Corinthiens.
Quand nous vous invitons à être accueillant, à avoir le soucis des autres, des plus petits, des plus pauvres, à témoigner de votre foi, ce n’est pas pour que nous ayons une bonne image ou pour être gentil ou respectable. Mais c’est parce que l’amour du Christ nous saisit (nous presse) comme dit St Paul aux corinthiens. C’est parce que Dieu est amour et que ce n’est qu’en l’aimant et en aimant nos frères que nous vivons avec lui et en lui.
Demandons ensemble, en Eglise, l’Esprit de Charité. Qu’il nous décentre de nous même et nous fasse témoigner de la joie que donne la miséricorde, offerte par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Avançons avec lui. Il nous précède et nous conduit. Amen.