Frères et sœurs, étonnante rencontre entre Jésus et cet homme riche mais qui semble se terminer sur un échec.
On pourrait se dire avec humour, que Jésus est un mauvais commercial !
Car quand le client se détourne il faut aller le chercher pour lui faire une offre plus alléchante !
Mais Jésus n’est pas un séducteur. Il nous ouvre au chemin de la vie du Royaume. Et ce chemin est exigeant !
Mais si vous le voulez bien parcourons ce texte qui est bien étonnant !
Cet homme qui tombe aux genoux de Jésus semble savoir ce qu’il veut, et avoir trouvé en Jésus celui qui pourra le guider dans sa recherche.
Il appelle Jésus “Bon Maître”, et Jésus renonce à ce titre ! Etonnant ! Est-ce que qu’il veut le réserver à son Père, la source de toute bonté ? Est-ce pour mieux faire ressortir que ce jeune homme a découvert en lui : Dieu qui s’est rendu visible à nos yeux ?
Ce qui est sûr c’est que son désir, son projet, va à l’essentiel : que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Je m’arrête déjà pour une question pour nous aujourd’hui : Avons nous vraiment le désir de la vie éternelle ?
En paroisse nous vous parlons parfois d’une vision. Et bien voilà celle reçu à notre baptême : objectif : la vie éternelle ! N’oublions pas le but, cela permet de choisir le chemin.
Jésus rappelle les commandements donnés par Dieu. Commandement qui sont des chemins de vie ! Certains nous paraissent évidents ! Peut-être sont-ils bon à reprendre dans un instant de prière pour guider notre chemin de vie à l’écoute de la Parole de Dieu.
Quand cet homme fait remarquer à Jésus que cela il l’a observé fidèlement depuis sa jeunesse, Jésus pose son regard sur lui et l’aime !
En sommes Jésus fait ce qu’il a fait avec ses disciples ! Il vient instaurer en lui une relation qui ne veut plus être simplement une observance à la loi mais une relation à un être vivant. Il l’invite à le suivre, à l’imiter !
Nous-même devons passer avec Jésus d’une observance de la loi qui est toujours en vigueur puisqu’elle est donné par Dieu pour tous les hommes, à une relation personnelle avec Jésus qui nous regarde, qui nous aime personnellement et qui nous appelle à le suivre!
Et pour le suivre vous savez le chemin !
Ce n’est pas celui de la richesse et des honneurs ! mais de l’humilité et de la pauvreté !
Une pauvreté matérielle qui pourra conduire cet homme à s'attacher à Dieu plutôt qu'à ses richesses! Une pauvreté qui est le chemin que Dieu choisi de prendre en abandonnant non seulement sa gloire pour nous rejoindre mais en déposant aussi sa vie. Nu sur la croix, abandonné de tous !
Autrement-dit Jésus l’invite à le suivre dans le chemin de l’amour absolu, celui du don de soi, celui qui fait passer par la mort pour vivre en ressuscité avec lui !
C’est à une pâque (un passage) que Jésus invite cet homme!
Et lui repart tout triste !
Sans doute que pour l’instant il se sent bien incapable de cela ! Et que sa capacité à faire bien les choses, comme observer la loi fidèlement, est d’un coup rendue inutile !
Il passe donc par la tristesse, mais celle-ci, le texte ne le dit pas, sera sans doute salutaire ! Car sa tristesse est semblable à celle de Jésus qui au jardin des Oliviers avait son âme triste à en mourir alors qu’il quémandait la prière de ses disciples alourdis de sommeil.
Il faut donc aussi à ce jeune homme le passage par le croix pour entrer dans la vie !
Car ce n’est pas ses richesses et ses capacité qui lui donneront la vie éternelle !
Nous-même ne cherchons pas la vie éternelle en rejetant la croix !
Frères et Soeurs, ne rejetons pas trop vite les tristesses de notre vie !
Sans doute qu’elles peuvent devenir en communion avec Jésus le lieu même où nous vivons la croix, le lieu même d’un plus grand détachement, d’une plus grande pauvreté pour nous laisser saisir par le Christ, pour nous laisser relever par le Dieu de la vie !
Pour faire avec lui, le passage de la mort à la vie !
C’est bien cela que nous avons déjà vécu, sacramentellement, lors de notre baptême, en plongeant dans la mort et la résurrection du Christ. Mais ce passage concerne notre existence entière, notre devenir. Les “petites morts” que nous traversons avec le Christ seront vaincues par la joie de la vie en plénitude qu’il nous a déjà ouvert.
N’est-ce pas là le mystère de la foi que nous proclamons et accueillons en chaque Eucharistie ? Amen.