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Eucharistie, une histoire de faim.

18ème DTOB - 2015

F et S en chaque eucharistie nous répondons à une invitation et venons puiser à la source de la vie de Dieu.
Ce trésor de la présence du Christ vivant qui se fait nourriture, il nous est difficile d’y rester attentif et présent.
Les paroles du Christ nous interpellent et nous questionnent encore aujourd’hui.
De quoi avons nous faim? Quel est notre désir intérieur ? Comment s’exprime notre désir de Dieu?
Qui est le Christ pour nous ?

Il y a eu un temps dans la vie de l'Église où les fidèles ne communiaient plus assez. L’eucharistie était vu avec une telle importance qu’elle était réservée aux jours solennelles après une bonne confession pour mériter de la recevoir.

De nos jours nous avons l’occasion de recevoir régulièrement l’eucharistie et si nous ne prenons pas garde, nous pouvons en faire acte banal et d’en perdre sa réelle valeur.

Au fond ce n’est pas que l’on communie trop, mais que l’on ne prend peut-être pas le temps nécessaire pour approfondir le sens de ce sacrement et exprimer à Dieu notre faim.

La difficulté vient donc pour nous, de ne plus expérimenter la faim. Et nous devenons insensible au don de l’eucharistie comme nous pouvons d’ailleurs devenir insensible aux cadeaux qui nous sont fait ou même au repas que l’on nous offre.

N’ayant plus vraiment faim de Dieu, il devient optionnel dans notre vie, et nous allons à la messe quand cela nous arrange, quand nous avons du temps, quand nous n’avons pas d’autres occupations plus urgentes.
Je ne dis pas cela pour nous faire entrer dans une observance rigoureuse de la loi ni une culpabilité mal placée.
Mais pour nous permettre de retrouver une relation à Dieu plus ajustée au don qui nous est fait.
Ne reléguons pas Dieu à l’utilitaire, à une option de ma vie où il n’en serait plus le centre.
On trouve cela depuis la genèse, où l’homme est tenté de se croire le centre du monde et de d’acquérir le bonheur par soi même en se passant des autres et en premier lieu de son créateur et sauveur.


Jésus fuyait seul à l’écart quand il sentait que la foule, voyant les signes qu’il accomplissait allait faire de lui leur roi.
Jésus se méfie de l’attente de ces foules qui le suivent. Pourquoi sont-elles là?
Elle veulent des signes, des prodiges, du confort, de la facilité pour leur vie, du pain.
Dans notre société d’aujourd'hui on dirait : de l’argent !

Vous voulez savoir où se trouve votre coeur ?
Voici une sorte de devinette :
Imaginez vous que l’on vous dise : à partir d’aujourd’hui tous les dimanches tu iras à la messe à Grenoble, car il n’y en aura plus ici dans le Haut-Grésivaudan !
Tu vas te mettre à râler, à soupirer ! “Le dimanche matin, mon seul jour de congé, il va falloir que je me lève tôt, que je prenne la voiture … non c’est impossible ….”  “Une fois à la rigueur, mais toute l’année…!”
J'entends déjà cela ! d’ailleurs parfois c’est juste pour allez de Crolles au Touvet, ou Pontcharra à Goncelin, par exemple…

Deuxième cas : maintenant imaginez que vous ayez un vieil oncle milliardaire qui désire vous léguer toute sa fortune !  Tu aura tout ce que tu veux, et  tu pourra même aider les autres, les plus pauvres ! Tout cela à la condition d’aller aérer sa résidence secondaire tous les dimanches matin dans la banlieu lyonnaise et au passage de nourrir son vieux chats ! Lyon, par l’autoroute s’est vite fait, environ 1h30 ! Tous les dimanches et tu deviens milliardaire c’est pas rien quand même !
Si cela est réel, Quel choix poses-tu?


Quand nous venons à Jésus nous venons pas pour l’argent ça c’est évident. Sans quoi les église seraient pleines ! Comme ces foules qui veulent du pain pour être tranquilles.

Elles demandent encore un signe à Jésus pour croire !
“Quel signe vas-tu faire pour que nous croyons en toi?”

Combien même nous avons pu expérimenter que le Seigneur peut nous donner de très bonnes choses, nous demandons encore des signes à Dieu pour croire.

Jésus aussi à faim ! Il a faim de nous, de notre confiance, de notre foi, de notre amour, de cette relation qu’il veut tisser avec nous.

Quand nous recevons l’eucharistie, exprimons au Christ notre désir le plus profond. Mais surtout demandons à Jésus qu’il vienne mettre en notre coeur le désir de ce qui est le meilleur pour nous.

Demandons lui qu’il nous aide à reconnaître là, dans l’humilité du pain consacré, sa présence donnée pour que je puisse avoir la vie éternelle, la vie de Dieu.
En le recevant je peux rendre grâce pour cette vie semée en moi et pour le corps du Christ que je rejoins par cette communion. Ce corps que je constitue avec mes frères pour dire au monde le don que Dieu désire faire de son amour et de sa vie.

Car comme nous dit l’Evangile selon Math au chapitre 6 : “ là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur ! “


     

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