Détail - icone les Disciples d'Emmaüs - Michaël Greschny |
Nous entrons ce dimanche et pour plusieurs dimanche consécutif dans le chapitre 6 de St Jean nommé aussi le discours sur le pain de vie. Jean propose ici une méditation sur l’eucharistie qu’il ne reprendra pas lors de la cène du Christ préférant se concentré sur le geste d'abaissement, le lavement des pieds.
Il y a un signe fort qui est donné à la foule. Jésus nourri tant de monde et les 4 Évangéliste auront à coeur de transmettre ce qui s’est vécu dans cette multiplication des pains.
A travers ce geste c’est le sens même de la venue du Christ parmi les hommes qui se fait connaître.
Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son fils. Dieu a tellement d’amour pour nous qu’il veut se faire notre nourriture pour qu’en demeurant en nous, nous demeurions éternellement en Lui.
Cette échange de don mutuel c’est la logique de l’amour divin. C’est la logique de l’alliance. Celle célébrée entre Dieu et les hommes, celle célébrée entre l’homme et la femme dans le sacrement de mariage, celle célébrée entre ceux qui cherchent à vivre la communion, l’unité dans l’amour.
Le don mutuel ne peut se vivre que dans la foi en la capacité de Dieu à faire de grande chose avec ce qu’on lui présente avec amour.
Avez vous déjà vu comment une maman se réjouit et devient capable de faire un magnifique bouquet avec les quelques fleurs ramassés au bord du chemin par son petit enfant. La beauté du résultat ne vient pas de la qualité des fleurs à demies fanées, étouffées par la main de son bambin. La beauté vient du geste et de la mise en valeurs de cette humble offrande.
Devant le calcul rationnel des disciples qui ne voient vraiment pas comment il serait possible de nourrir une telle foule avec quelques pains et quelques poissons, le Christ reçoit l’offrande d’un enfant qui n’a pas hésiter à donner ce qu’il avait. Il n’était pas dans le calcul mais dans le don, et ce n’est pas pour rien que Jésus nous dira de devenir comme les enfants pour entrer dans le Royaume.
De même que dans la première lecture Elisé, prophète du Seigneur reçoit l'offrande des prémices des récoltes de cette homme alors que tous vivent la famine, le don que l’on offre à Dieu avec amour ne reste pas sans effet.
Dieu fait de nos offrandes, des merveilles. C’est lui qui nous apprend la logique de l’amour, et du don sans mesure.
St Paul nous dit dans sa lettre aux Romains 8, 32 “Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ?”
Ce dimanche en venant recevoir auprès du Seigneur sa parole et son eucharistie, réfléchissons à ce que nous pourrions offrir à Dieu. Tous nous avons de quoi offrir par amour de Dieu. Même celui qui pense ne rien avoir d'intéressant à beaucoup en lui.
Par le baptême nous avons été consacré au Seigneur. Mais vivons nous comme des consacré? Est-ce nous vivons toute chose en rapport, en communion avec lui? Vivons nous pour Dieu, pour lui plaire ? Est-ce que nous nous offrons comme lui s’est offert ?
Qu’est que j’apporte là sur l’autel avec le pain et le vin? Une joie, une épreuve, un soucis, une maladie, un temps partagé avec quelqu’un, un service reçu ou rendu, un travail à accomplir, une tache ménagère, une oreille attentive à un ami, la visite d’une personne âgée, la rencontre d’un plus pauvre, une lutte que je mène, ma confiance, ou tout simplement mon péché, etc….
Pour recevoir il me faut avoir les mains vide, pour recevoir la bonté de Dieu il me faut donner, ce que j’ai, ce que je porte, ce que je suis et lui faire entièrement confiance. Il sera en faire quelques chose pour me nourrir, pour me faire grandir, pour partager avec d’autres.
C’est cela que l’on appelle aussi l’offrande ou le sacrifice eucharistique, offert pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Que notre prière puisse donc exprimer vraiment à Dieu notre confiance et soit pour nous l’occasion d’orienter vers lui toute notre vie.
Amen.