Thème de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens : "Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur." Ex. 15,2
Frères et Sœurs, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous invite cette année à rendre grâce à Dieu car il est notre libérateur !
Oui nous sommes libérés en Jésus qui nous a sauvés !
Pour entrer dans l’action de grâce comme le peuple d’Israël libéré du joug de l'esclavage d’Egypte, il nous faut reconnaître que c’est bien lui qui nous délivre vraiment et entièrement pour nous rendre la liberté des enfants de Dieu.
Mais pour être libre, il faut avoir fait l’expérience d’être enchaîné. Pas besoin de le rechercher. Nous sommes ainsi fait qu’en tant qu’homme nous sommes soumis à notre condition mortelle, et que le fait même de naître en cette humanité nous fait ressentir les chaînes de nos limites. Bien entendu d’autres se rajoutent qui entravent notre liberté : le mal subi par l'atrocité des hommes ou par nous même, ou simplement les épreuves de la vie.
Bien souvent l’homme cherche par lui même à se libérer de ses contraintes pour rechercher à conduire sa vie. Sans Dieu, il poursuit cette quête désespérément repoussant les limites de sa condition pour tenter de dépasser ses propres capacités. Rien de nouveau, n’est-ce pas la logique du pharaon d’Égypte qui maltraite le peuple de Dieu pour servir sa gloire, sa puissance ? Vouloir se libérer par soi même de ses propres limites à tout prix finit toujours par faire utiliser les autres à notre profit et à devenir petit à petit inhumain avec nos frères. Les totalitarismes et leurs conséquences, que notre planète a dû porter ou porte encore ne sont que l'aboutissement de cette conduite.
La liberté à laquelle nous appelle le Seigneur est de nous rendre libres pour nous laisser conduire sur un chemin de salut où nous pouvons trouver la paix et la confiance du coeur et où notre désir d’infini et de plénitude trouve satisfaction en lui qui est la vie éternelle.
Pourtant frères et sœurs, tout en vivant à sa suite nous pouvons constater au jour le jour que vivre en homme libéré est un appel de chaque instant. Une conversion permanente.
St Paul rappelle aux Galates : (5,1) “C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage”. Il parle de la loi hébraïque à laquelle n’est plus soumis le disciples du Christ. Et cela nous invite sans cesse à revenir nous mettre sous la croix du Christ car c’est là qu’il nous a rendu libre en offrant sa vie pour nous libérer du péché et de la mort. Pour nous conduire de la mort à la vie.
Peut-être nous faut-il encore reconnaître, frères et sœurs, que nous avons été libérés et appelés à la vie nouvelle. Nous n’avons plus à servir l’Egypte, nous n’avons plus à vivre indépendants du Christ comme si nous étions les seuls maître à bord de notre vie. Mais à le laisser nous conduire sur le chemin de l’unité et de la paix.
En cette célébration peut-être pourrions-nous encore redonner à Jésus ce qui nous retient loin de lui et de nos frères. Lui confier les chaînes de nos vies qui nous empêchent d’avancer même si parfois nous les tenons nous même comme des sécurités par peur de l’inconnu ou peur de l’autre.
Quand nous nous approchons de Jésus et le choisissons comme Seigneur de nos vies, quand nous désirons vivre dépendant de lui plus que de nos sécurités, alors nous pouvons faire l’expérience de la grâce. Nous pouvons nous laisser conduire par l’Esprit, combien même nous nous en sentirions incapables, ou encore prisonniers de nos faiblesses.
Il y a une histoire qui dit qu’il y a 3 façons de se laisser rejoindre par l’Esprit de Dieu. C’est l’histoire de trois automobilistes qui prennent l’Esprit Saint en Stop ! (oui parce que l’Esprit Saint fait du stop) :
Le premier lui dit, montez, asseyez-vous et surtout vous me laissez faire parce que je sais où je dois aller et il faut pas me déconcentrer ! ….
Le deuxième lui dit : bonjour, montez, asseyez-vous et prenez la carte comme ça vous me guiderez quand je serai perdu !
Le troisième lui dit : Vous tombez bien, tenez, montez, prenez le volant !
Je ne sais pas quel automobiliste vous êtes ? Mais entrer dans la liberté c’est accepter de remettre le volant à l’Esprit Saint !
Pour cela il faut parfois en passer par une telle détresse que nous n’avons plus d’autres choix que de nous tourner vers lui.
C’est l’expérience de Jaïr par amour pour sa famille ou de cette femme de l’Evangile, qui n’en peut plus de sa souffrance. L’Evangile ajoute même qu’elle avait souffert de nombreux médecins (désolé s’il y a des médecins parmi nous, c’est la parole de Dieu !). Et comme dans un dernier espoir, ayant entendu parler de Jésus qui passe par là, Jaïr se tourne vers lui sans craindre pour sa réputation, et cette femme fait cette si belle expression de foi, toute simple, peut-être trop populaire diront certain, mais c’est la foi la plus authentique que d’espérer humblement, pauvrement : “Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvé” ! On pourrait traduire, “je serai libéré de mon mal !” … “Ma fille ta foi t'a sauvé” lui dira Jésus !
Frères et Soeurs, reprendre conscience que Jésus nous a sauvé, nous a libéré, et rendre grâce pour cela, c’est déjà devenir témoin auprès de nos frères et soeurs en humanité que Jésus les a aussi sauvés, libérés, et qu’ils peuvent avancer avec confiance sur ce chemin de libération.
Car c’est dans la pâques du Christ que nous avons été plongés au jour de notre baptême, pour vivre en ressuscités, en témoins de la victoire du Christ sur tout ce qui plonge l’homme dans l’esclavage et les ténèbres.
C’est cela la mission d’Evangélisation que Jésus nous a confiée et qui nous donnera d’avancer encore sur le chemin de l’unité. C’est du Christ que nous puisons notre joie et c’est vers lui que s’oriente notre marche, et c’est lui qui nous rassemble.
Les hommes et femmes de notre génération ne sont pas si différents qu’au temps de Jésus même s’ils ont un smartphone greffé dans la main. Derrière leur désir infini, leur recherche de paradis souvent artificiel, leur combat pour la justice ou leur recherche de paix, de bien être, de santé ... il y a ce que l’on nomme la recherche du salut. Et Jésus nous ne promet pas un bonheur passager, superficiel ou accessoire, mais la vie en plénitude, la vie dans l’Esprit Saint, la vie des fils bien aimé du Père !
Heureux ceux qui l’ont déjà découvert et expérimenté !C’est cela que nous pouvons partager, témoigner, sans peur et sans honte, aux yeux de tous : c'est notre notre foi, notre confiance, notre joie d’être avec lui et de demeurer en lui.
Cela me rappelle encore une autre histoire : c’est un concours d’équilibristes. Vous savez, les équilibristes qui marchent sur un fil et qui font des records pour marcher entre deux immeubles ou entre deux montagnes. Ce jour là, le public et les journalistes sont nombreux. Et tout d’un coup ils retiennent leur souffle et se concentrent, parce l’homme qui traverse porte debout sur ses épaules un petit garçon, tout timide, tout fragile du haut de ces quelques années, ils avancent là doucement mais sûrement sur ce câbles si fin, tendu au dessus du vide. Arrivé au bout de l’épreuve, l’enfant redescend vers la foule qui l’attendait tout curieux et pour lui dire : bravo mon petit, c’est impressionnant ce que tu as fais, mais dis donc tu n’a même pas eu peur ? Alors l’enfant leur répond : ben non parce que le monsieur avec moi là haut : c’est mon papa !