Détail icône St Pierre et St Paul offerte au Père Alloua |
Fête des 60 ans de sacerdoce du Père Albert ALLOUA
Frères et sœurs en célébrant aujourd’hui une double fête, celle du Père Alloua, ordonné prêtre il y a 60 ans, et celle de St Pierre et St Paul, patrons de notre église pour laquelle Albert tu t’es passionné et où tu as passé tant d’heures, nous sommes dans la joie et l’action de grâce.
C’est une fête pour notre communauté qui se réjouit de ce que Dieu lui a donné par ceux qui l’ont guidée et formée à l’écoute de la Parole.
Il y a 60 ans, Albert tu répondais “oui je le veux” à l’évêque de Grenoble, qui t’appelait au nom de l’Eglise et qui par l’imposition des mains et le don de l’Esprit-Saint faisait de toi un prêtre pour le service du Christ et de l’Eglise au milieu de ce monde.
Le oui de notre jeunesse est rempli de confiance. Il est l’expression de la foi. C’est le oui tout aussi fou de celui qui s’engage dans le mariage pour la vie, que de celui qui choisit le célibat pour annoncer le Royaume et qui devient signe du Christ qui se donne pour que tous puissent accueillir la vie de Dieu. C’est le oui de celui qui se rend totalement disponible à l’oeuvre du Christ sans regarder en arrière.
Je ne vais pas faire de relecture de ton histoire, j’en serais bien mal placé vu mon jeune âge, ni même souligner tes nombreuses qualités que beaucoup m’ont témoigné puisque je sais que cela te mettrait mal à l’aise.
Mais simplement évoquer quelques aspects de ce ministère de prêtre qui nous est confié non parce que nous le méritons mais par grâce et toujours dans un esprit de service, comme Celui qui s’est agenouillé aux pieds de ses disciples.
Toute vocation s’enracine dans une relation personnelle au Christ Vivant. Et pour répondre “me voici” à l’appel de l’Eglise, il est indispensable de répondre d’abord à la question de Jésus : “ pour vous qui suis-je?” C’est à cette relation particulière avec celui qui nous appelle plus serviteur mais ami que celui qui devient prêtre répond. Mais c’est aussi à son école et à sa suite qu’il puise son énergie et qu’il oriente son chemin.
Par son ministère il se conforme à l’offrande du Fils bien-aimé du Père. C’est le Christ qu’il est chargé d’annoncer mais aussi d’imiter et surtout avec qui il doit rester en communion profonde sans quoi il devient un fonctionnaire du culte.
Comme Pierre libéré de sa prison le prêtre fait l’expérience de sa propre libération par le Seigneur Ressuscité. S’il peut annoncer ce Dieu de Vie, qui libère, c’est parce que lui même en a été bénéficiaire. Avec l’ensemble du peuple de Dieu il rend grâce pour le salut qui lui a été fait. Il célèbre l’annonce et l’accomplissement de ce salut dans la célébration de l’eucharistie comme dans tous les sacrements qu’il donne au nom du Seigneur tout en étant lui même fortifié par ceux là.
Paul au soir de sa vie regarde le chemin parcouru en étant heureux du résultat. Il a tenu bon et reconnaît qu’il s’est bien battu, qu’il a tenu jusqu’au bout de la course. Et pourtant il en a connu des difficultés, parfois se sentant bien seul face à tous.
Je ne peux m’empêcher aussi de penser au ministère du prêtre qui peut parfois être éprouvant. Comme tout un chacun la vie peut devenir un combat, ou une tempête au milieu de laquelle la fidélité à la parole donnée nous tient comme un pieu enfoncé dans le sable du rivage.
En étant le pasteur de ceux qui lui sont confiés, il fait l’expérience du prophète qui trouve que le peuple de Dieu a la nuque raide ! Le prêtre est chargé de guider, de conseiller, d’indiquer le chemin tout en ne s’indiquant pas lui même. Un peu comme Jean le Baptiste qui montre le Messie et s’efface.
Il a surtout la mission qui peut parfois être difficile d’être ministre de la communion. Ainsi il rencontre des gens les plus divers, aux attentes et au préoccupations les plus diverses et son oreille doit se mettre à l’écoute des joies et des souffrances des hommes et des femmes de son temps pour leur exprimer à la fois l’appel à la conversion en même temps que la compassion et la miséricorde de notre Dieu.
St Paul garde au cœur la foi, qui lui fait dire : “ Le Seigneur me sauvera et me fera entrer au ciel dans son Royaume. “
Le prêtre annonce le Royaume comme les disciples sont envoyés pour baptiser et appendre à garder la Parole.
Il est dans cette mission, témoin de la grandeur et de la beauté de la foi qui relève, qui libère, qui ouvre à l’accueil de la vie de Dieu.
Au milieu de ce monde et en conduisant la communauté qui lui est confié, le prêtre est témoin d’une espérance qui le dépasse. Qui le pousse à convertir sans cesse son regard sur le monde qui l’entoure et sur les hommes et les femmes qui lui sont confiés. Ainsi il est appelé et envoyé à tous au nom de l’Eglise pour révéler et témoigner que le Christ est vainqueur de tout mal et de toute mort et qu’à sa suite, il nous est ouvert un passage.
Au sein de l’Eglise Albert, tu es devenu prêtre et ainsi tu es témoin et serviteur du Christ Vivant. Sur le chemin de la vie tu t’es fait le compagnon de beaucoup avec douceur et discrétion. Pour nous autres prêtres tu as été un frère aîné dont l’oreille attentive et respectueuse nous offrait immédiatement un ami de confiance.
Je voudrais donc simplement te remercier d’avoir dit oui. D’avoir dit oui au Seigneur et ainsi exprimer une foi qui traverse les âges. D’avoir dit oui à l’Eglise, et d’être resté fidèle à son service même dans les jours plus difficiles. D’avoir gardé ton esprit ouvert et aussi critique sans te prendre trop au sérieux et en œuvrant dans la patience.
Je rends grâce avec toi pour ce beau ministère de prêtre ! Car avouons le entre nous, c’est quand même le plus beau métier du monde !
Passer ses journées à écouter un Dieu qui n’est qu’Amour et être envoyé auprès de tous pour porter sa parole, et pour poser à travers nous les signes de sa tendresse, de sa miséricorde, de sa présence auprès de tous les hommes.
Pouvoir faire l’expérience et être témoins du Dieu vivant et dire comme le psalmiste avec tous ceux qui ont mis leur foi en lui : “Goutez et voyez : Le Seigneur est bon” !